J’écris pour elle. Pour ne pas heurter les personnes sensibles, nous avons décidé de couper des passages extrêmement difficiles et traumatisants, nous racontons ici son histoire dans les grandes lignes.
Mariée à 19 ans, sortant fraîchement de sa maison familiale, il lui fallut que peu de temps pour découvrir que l’homme qu’elle avait épousé était violent, extrêmement violent… Physiquement et verbalement. Leurs 18 ans de vie commune ont été un enfer comme l’on n’oserait pas le raconter : elle et ses 6 enfants ont subis des tortures et des humiliations quotidiennes.
La peur au ventre mais surtout la honte l’ont toujours empêchée de raconter…
Les enfants ont grandi dans un environnement plus que choquant et traumatisant, voyant leur mère se faire battre jusqu’à aller à l’hôpital plus d’une fois ; eux aussi ont connu les coups jusqu’au sang et les humiliations qui réduisent à néant un être humain.
Puis un jour, elle prit son courage à deux mains et décida de divorcer et de partir avec ses 6 enfants, fuyant la terreur de sa maison.
Il est bon de préciser qu’elle travaillait depuis l’âge de 18 ans comme enseignante dans une école juive en France. En divorçant, elle découvrit que son mari l’avait escroqué de l’argent qu’elle possédait, notamment du produit de la vente d’un appartement : elle était désormais criblée de dettes de son ex-mari ! Elle se retrouva désarmée et à la rue : à 37 ans elle retourna vivre avec sa mère sans percevoir de pensions alimentaires pour ses enfants.
Par la suite, elle essaya de construire une nouvelle vie, elle souhaitait absolument un cadre pour ses enfants qui étaient extrêmement traumatisés de leur enfance : elle se remaria et eu une nouvelle petite fille. Erreur ou oubli de précision pour ceux qui lui ont présenté cet homme : c’était un drogué avec des problèmes psychiatriques, elle le découvrit rapidement après le mariage… Retour en enfer : les coups, vol de son argent, dettes… Elle retourne chez sa mère avec ses 7 enfants cette fois-ci, sans argent, sans repère, sans pensions alimentaires : le cauchemar continue mais le pire reste à venir…
Avec tout ce stress et cette vie plus que terrible, elle apprend quelques mois plus tard qu’elle est atteinte d’une maladie dévastatrice : le cancer du foie.
Souvent, et comme vous pouvez l’imaginer, elle a voulu tout abandonner… Après des dizaines de séances de chimiothérapie sans succès les médecins sont clairs : seule une opération très risquée et très longue pourrait la sauver ou non, il est également possible qu’elle ne se réveille pas. Elle prit donc la décision louable de remettre sa vie entre les mains d’Hachem, Le médecin du monde.
« Je me réveille tous les matins, grâce à D.ieu pour m’occuper de mes enfants avec l’aide de ma mère qui est très handicapée physiquement et qui donne le maximum d’elle-même pour me soutenir. A présent, nous allons vivre (enfin !) une vraie simha barouh Hachem : ma fille aînée se marie le 8 novembre prochain. Je n’aime pas demander mais cette fois-ci je n’ai pas le choix, je ne pourrais assumer ce mariage sans votre aide. S’il vous plait, aidez-moi à rentrer ma fille sous la Houppa, dans le calme et la sérénité.»
Enfin une joie dans leur famille mais cette simha s’est également transformée en angoisse : le mariage est dans moins d’un mois (!) et ils n’ont strictement rien. Avec sa maladie où chaque jour où elle se réveille relève d’un véritable miracle, elle n’est même pas sûre d’arriver au mariage de sa fille…
En tant que bénévole de l’association Amourdubien.com nous savons que vous êtes assaillis de demandes du matin au soir et que chacun envoie des messages de plus en plus tragiques pour vous faire ouvrir vos porte-monnaie. Notre but ici n’est pas de vous faire pleurer, de vous accabler d’un « fait divers » tragique mais simplement de vous raconter l’histoire de cette femme qui est venue nous voir, avec honte et désespoir. Je vous en prie, aidons-la à marier sa fille sans stress et angoisses supplémentaires.
Qu’Hachem dans Sa grande miséricorde l’aide à pouvoir emmener dignement sa fille sous la houppa. Amen